NatBad's Update

J’ai aujourd’hui l’impression de passer plus de temps à vérifier qu’à m’informer. Une grande partie de ma veille en ligne ressemble désormais à un test de Turing mental : ce test où l’on essaie de déterminer si l’on interagit avec une machine ou un humain. Un test involontaire qui se déroule insidieusement dans ma tête ; croire ou douter, examiner de plus près ou passer à autre chose.

Lire n’est plus un acte de découverte, mais d’interrogation permanente. L’origine de la source prime désormais sur le sens et m’oblige à ce réflexe : «Est-ce réel ou généré par IA ? »

L’IA générative devait nous libérer des tâches subalternes pour que nous nous concentrions sur des tâches à valeur ajoutée. À la place, elle nous submerge d’images, de voix et de textes générés de façon presque indétectable et m’oblige à cette vérification permanente, devenue véritable charge mentale, qui finit par m’épuiser. Et je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas 😉.
Mais au-delà de cet inconfort mental, j’observe autour de moi une lente érosion de la confiance : on doute de plus en plus de tout, et le vrai devient suspect par défaut. Les photos, les vidéos... Avant, c'était sacré. La preuve absolue. Mais si on ne peut plus y croire, on croit quoi ?

Une forme d’incrédulité s’installe. Quand la réalité peut être altérée si facilement, la vérité devient non pertinente. Elle devient ce qui paraît crédible, pas ce qui l’est. Si on laisse ce glissement s’installer, l’IA nous enlèvera une chose essentielle : la capacité de croire au monde que nous habitons.
Bien sûr, signaler les contenus générés par IA avec un simple label «IA généré», généralisé et obligatoire, serait un premier pas.
Mais la vraie résistance passe par notre vigilance, et c’est aussi une opportunité : celle de réapprendre à valoriser l’humain derrière l’information, l’intention derrière le contenu, d’exiger des preuves fiables de nos sources et à valoriser la transparence autant que la qualité. Tant que nous n’aurons pas trouvé un moyen d’ancrer le contenu dans l’humain, nous vivrons dans un test de Turing permanent.

Et surtout, ne laissons pas cette méfiance généralisée creuser de nouvelles inégalités entre ceux qui savent douter, analyser et recouper les sources, et ceux qui, faute d’outils ou de temps et/ou par paresse, subissent passivement le flux.
Seule une éducation aux médias, précoce, critique et accessible à tous, pourra éviter que cet écart ne devienne un fossé social. C’est une nécessité démocratique.
De mon côté, j’ai revu ma veille : un flux plus sélectif, des groupes fermés et fiables, des newsletters de confiance.
Non pas par élitisme, mais par épuisement.😥

MONDES IMMERSIFS 

• Minecraft et adidas, c’est reparti pour un tour…

Adidas lance "Three Stripes City", un monde gratuit dans Minecraft où les joueurs peuvent explorer des quartiers, relever des défis sportifs et débloquer des équipements adidas. Cette initiative transforme les joueurs en acteurs et ambassadeurs de l’identité adidas, tout en renforçant son impact culturel auprès des jeunes audiences. L'intégration du programme adiClub permet aux joueurs de convertir les sessions de jeu en points de fidélité, et à la marque de collecter directement les données des joueurs.
Cette stratégie illustre comment les plateformes gaming deviennent des lieux de création d'imaginaires, de communautés et de préférences de consommation. Adidas démontre qu'une marque sportive peut devenir créatrice d'univers, où l’expérience offre une immersion totale et ouvre la voie à un storytelling plus riche, basé sur la participation et l’interaction. 
Et aussi… Cette sortie est accompagnée d’une nouvelle collection adidas x Minecraft, bien sur…

• HUGO KIDS x Roblox : l’aventure immersive continue.

HUGO KIDS et Roblox réitèrent leur partenariat avec une mise à jour très remarquée de Planet HUGO. Un univers repensé pour l’aventure et la créativité qui mise sur l’innovation et l’engagement en intégrant des éléments qui encouragent les joueurs à explorer, collaborer et personnaliser leur aventure. Ces activations renforcent également la dimension communautaire de Roblox, où les jeunes peuvent partager leurs exploits et leurs créations.

• Quentin Tarantino donne une suite à Kill Bill dans Fortnite.

Le réalisateur retrouve Uma Thurman le temps de ce court-métrage intitulé “La Vengeance de Yuki”. Le 30 novembre dernier, à 20h (heure française), les joueurs et joueuses de Fortnite ont eu le privilège de découvrir un court-métrage inédit de l’univers cinématographique Kill Bill.
À partir du 5 décembre, les cinémas participants basés aux États-Unis, au Canada et au Royaume-Uni diffuseront « La Vengeance de Yuki » dans le cadre d'une sortie exclusive et limitée de Kill Bill : The Whole Bloody Affair. Les joueurs qui achèteront une place pour le film dans l'un des cinémas participants aux États-Unis recevront un code pour déverrouiller la tenue Gogo Yubari.
Un dispositif marketing transmedia parfait : un court-métrage inédit en avant-première in-game pour séduire les gamers et attirer les cinéphiles, un bonus exclusif en salles pour y attirer les joueurs, le tout jouant sur la nostalgie au service d’une expérience hybride, où cinéma et jeu vidéo se renforcent mutuellement.

• Attention, mélange des genres : Fortnite + rap + téléréalité + Youtube.

  

Il y a un mois, Żabson, l’un des rappeurs polonais les plus populaires tease sur sa venue dans Fortnite. Les joueurs s’attendent à un skin ou une emote dans le jeu, mais le projet se révèle être en effet beaucoup plus ambitieux.
Le rappeur annonce le lancement de « FORTZIOMAL », une nouvelle émission de téléréalité créée en coopération avec Epic Games (l'éditeur de Fortnite) qui sera diffusé le 30 novembre 2025 à 17h00 sur la chaîne YouTube officielle d'Internaziomale, le label de musique fondé par le rappeur polonais.
Les participants, qui sont les créateurs de contenu les plus populaires de Pologne, s'affronteront sur un parcours d'obstacles physique spécialement conçu, inspiré de l'univers et des défis du jeu Fortnite. Le gagnant remportera un ordinateur spécial gaming (avec le soutien de Nvidia).
« FORTZIOMAL » : le gaming comme référence culturelle, la musique comme marque de fabrique, et YouTube comme plateforme de masse, une convergence à haut potentiel.

• Le rappeur Yeat “joue” avec ses fans dans Roblox.

Yeat, célèbre rappeur américain et joueur connu de Roblox, a lancé une activation dans Dead Rails, un jeu d'apocalypse zombie far-west. La convergence entre ses fans et la communauté du jeu a rendu cette collaboration naturelle et les premiers chiffres le prouvent : en trois jours, 1,3 million de joueurs ont franchi le premier niveau, 285 000 ont vaincu le boss final.
En parallèle, Yeat a lancé une collection Marketplace (vêtements inspirés de ses pochettes d'albums, emote "Twizzy Spin", avatar radiographique Lyfestyle).
“Cette collaboration illustre comment les artistes rejoignent efficacement leurs fans là où ils sont. Roblox n'est plus seulement une plateforme de jeu, mais une scène mondiale interactive où musique, identité et fandom fusionnent comme nulle part ailleurs.” Capitol Records.

• Airbnb et la réalité mixte : la location nouvelle dimension.

Expérience XR par Orizon UI/UX Design et Airbnb, coming soon ?

• XR Chef.

Flaivor est une expérience culinaire en réalité mixte qui utilise l’IA pour créer des recettes personnalisées à partir des ingrédients disponibles dans votre frigidaire. Grâce à Martha, une assistante virtuelle intégrée, vous bénéficiez d’un guide pas à pas, de conseils en temps réel et de suggestions de substitutions d’ingrédients, le tout via le Meta Quest 3.

DIGITAL

• Samsung veut permettre de préserver les souvenirs sans sacrifier l’expérience.

Une étude récente de Samsung révèle que près des trois quarts des européens avouent subir une pression pour capturer la « photo parfaite », au point de rater l’instant présent, que ce soit en voyage, en famille ou lors d’événements.
Face à ce constat, Samsung lance le défi « One Shot Challenge » dont le principe est de se limiter à un seul cliché, puis d’utiliser l’outil « Generative Edit » de Galaxy AI (intégré au Galaxy Z Fold7) pour corriger a posteriori les défauts.
La campagne encourage les utilisateurs à partager leurs images retouchées avec le hashtag #SamsungOneShot. 🙃

• Réseaux sociaux : vieux géants contre nouvelles stars.

Les habitudes des Américains sur les réseaux sociaux se transforment, et reflètent une tendance à la fragmentation similaire à celle qui a bouleversé les médias traditionnels.
Les plateformes établies comme YouTube (84 %), Facebook (71 %) et Instagram (50 %) restent les plus utilisées ; leur longévité (toutes créées entre 2004 et 2010) leur confère une position dominante, mais ne les protège pas des bouleversements en cours.
Chez les jeunes, le paysage est bien différent. TikTok s’impose comme la plateforme incontournable des moins de 30 ans : 63 % l’utilisent régulièrement, et près de la moitié s’y rendent au moins une fois par jour.
Snapchat, quant à lui, conserve une forte audience dans cette tranche d’âge, avec 58 % d’utilisateurs actifs.
À l’inverse, les nouvelles alternatives comme Threads (15 %), Bluesky (6 %) ou Truth Social (1 %) peinent à séduire, malgré leur médiatisation.
Autre évolution notable : WhatsApp gagne du terrain, avec 32 % d’utilisateurs (contre 23 % en 2021), portée notamment par les communautés asiatiques et hispaniques.
Si YouTube, Facebook et Instagram restent des valeurs sûres, l’ascension fulgurante de TikTok et la résistance de Snapchat montrent que les jeunes générations redessinent les règles. Une tendance qui oblige les acteurs traditionnels à innover, sous peine de voir leur hégémonie contestée.

• France, écrans et addiction.

Le récent dernier rapport de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) sur les usages numériques des Français trace le portrait d’un cercle vicieux : plus la santé mentale est précaire, plus l’usage des écrans s’intensifie (et vice versa), avec un effet "anesthésiant" ou compulsif.
Les algorithmes et les influenceurs façonnent les modes de vie et de pensée, creusant un fossé entre perception critique (impact négatif reconnu) et pratique (usage excessif persistant).
La perte de contrôle devient la norme : 8 jeunes sur 10 dépassent leur temps d’écran "souhaité", preuve que les plateformes sont conçues pour créer de la dépendance en exploitant les failles attentionnelles et émotionnelles.
70 % des Français perçoivent un impact négatif des réseaux sociaux et soutiennent une interdiction avant 15 ans.

• Fiabilité théologique des IA : peut mieux faire.

Sept chercheurs chrétiens de The Gospel Coalition ont évalué la fiabilité théologique des 7 principales plateformes d'IA grand public. Ils ont testé les versions gratuites de ces plateformes sur les 7 questions religieuses les plus recherchées sur Google, en comparant leurs réponses aux croyances et doctrines fondamentales du christianisme.
Les meilleures scores sont allées à DeepSeek (Chine) et Perplexity.
Aucune plateforme n'a dépassé 64/100, révélant des lacunes significatives dans la fiabilité théologique des réponses générées par l'IA.

• L’AFP lance un cours pour apprendre à vérifier des contenus générés par IA.

C’est en cherchant une liste récente d’outils fiables de détection de l’IA que j’ai découvert cette formation en ligne en libre accès. Un module rapide et efficace qui propose des cas d’étude, des vidéos pédagogiques, des exercices et des témoignages d’experts sur les principales formes de désinformation créées avec de l’IA et comment détecter et vérifier le contenu généré par ces technologies. Une démarche indispensable d’utilité public, à diffuser sans modération. 👍

• L’Europe mobilise ses citoyens pour surveiller les dérives de l’IA.

L’Europe vient de franchir une étape majeure en matière de régulation de l’intelligence artificielle : depuis le 24 novembre 2025, les citoyens disposent d’une plateforme leur permettant de signaler anonymement toute dérive ou anomalie liée à l’IA directement au Bureau européen de l’intelligence artificielle.
Ce dispositif, intégré à l’AI Act entré en vigueur cet été, repose sur des systèmes de chiffrement garantissant un anonymat total et s’inscrit dans une démarche collaborative entre les autorités et la société civile.
L’objectif est de concilier innovation technologique et protection des droits fondamentaux, en offrant à chacun les moyens de contribuer activement à la surveillance et à la régulation des usages de l’IA. Les signalements peuvent être rédigés dans n’importe quelle langue officielle de l’Union, renforçant ainsi l’accessibilité et l’efficacité de ce mécanisme de contrôle citoyen.

TENDANCES

• E-reputation armée et arrestation…

Pour trouble à l'ordre public. Son vrai “tort”…Être britannique et pas américain.

• « Slop Evader » : surfer sur le Web comme en 2022.

Il n’a fallu que quelques années pour que les outils d’IA générative inondent le web de contenus de piètre qualité qu’on appelle « slop ». Aujourd’hui, ils semblent omniprésents : dans les publicités, les articles d’actualité, voire les annonces immobilières. Pour y échapper, il existe à présent “Slop Evader”, une extension navigateur (Firefox/Chrome) qui filtre les résultats de recherche pour n’afficher que ceux publiés avant le 30 novembre 2022, date de lancement public de ChatGPT. L’outil utilise les fonctions de recherche de Google pour exclure tout contenu postérieur, offrant ainsi une expérience « pré-IA ». Impossible donc d’accéder à des informations récentes mais c’est justement le but : rappeler ce à quoi ressemblait un web centré sur l’humain…😏